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Moins de maternités permettant l’accouchement, mais plus « d’encadrement » : un rapport sénatorial appelle à « transformer l’offre de soins périnatals » en France

Moins de maternités permettant l’accouchement, mais plus de « sécurité » et « d’encadrement », malgré la pénurie de soignants : un rapport sénatorial appelle, mercredi 11 septembre, à « transformer l’offre de soins périnatals », face à une « dégradation » en France des indicateurs sur la santé des mères et des nouveau-nés.
Après de bons résultats au début du XXIe siècle en matière de santé périnatale (de la grossesse au premier anniversaire de l’enfant), la France compte aujourd’hui notamment « davantage de décès de nouveau-nés et de bébés » que beaucoup de pays européens. La France se place ainsi au 22e rang pour la mortalité infantile, alerte ce rapport d’information, réalisé à l’appel du groupe parlementaire au Sénat RDSE (Rassemblement démocratique, social et européen).
« Au-delà de six mois de grossesse, un bébé sur cent naît sans vie ou décède au cours de sa première semaine » et 7 % des naissances sont prématurées, entraînant une importante « charge en soins » pour l’hôpital. Les complications physiques et psychologiques sont aussi plus « fréquentes » chez les mères, constate ce document.
Parmi les causes identifiées figurent l’âge de grossesse de plus en plus tardif, un état de santé dégradé des mères (obésité, diabète gestationnel, précarité…) mais aussi la « fragilité » de l’offre de soins. La rapporteure, Véronique Guillotin (PR), déplore un manque de lits en réanimation, des équipes soignantes souvent incomplètes, des « fermetures » temporaires inopinées par manque de bras, ou encore des risques accrus, en cas de complications, dans certains établissements.
Elle note la baisse de la natalité (− 20 % depuis 2010) et la demande croissante d’accouchements « moins médicalisés », estimant le réseau actuel « inadapté » aux besoins, aux ressources et impératifs de sécurité.
Il faut « assumer » sa « transformation », non sur la base du seuil d’activité des maternités comme auparavant, mais à partir d’une « évaluation des structures et besoins » territoriaux, plaide-t-elle. La rapporteuse appelle à établir une cartographie et des indicateurs spécifiques, pour aller vers « des plateaux techniques moins nombreux », mais à « haut niveau de sécurité », incluant une « pluralité de projets de naissance ».
Cela doit s’accompagner d’une « amélioration de l’offre de transport médical d’urgence », intégrant des professionnels de santé périnatale, et du « renforcement de l’offre de proximité » pour le suivi prénatal et postnatal, recommande-t-elle.
Le rapport préconise encore de « garantir les effectifs de professionnels (gynécologues obstétriciens, pédiatres, anesthésistes-réanimateurs, sages-femmes) en formant davantage » et en « améliorant l’attractivité des carrières ». Il prône aussi une révision des décrets, datant de 1998, qui encadrent les pratiques, « pour renforcer les ratios d’encadrement des naissances », avec une entrée en vigueur progressive. Il défend enfin la garantie, sur tout le territoire, d’un minimum « d’un lit de réanimation néonatale pour 1 000 naissances ».
Le Monde avec AFP
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